La kinésiologie: lorsque le corps prend la parole
Publié le 5 Juillet 2014
Le corps se souvient, le corps parle, non au creux de l’oreille, mais au long de ses muscles. Cette histoire qui est la nôtre a inscrit son passage, ses questions, ses peines, ses peurs. Elle a provoqué des blocages, et par là même des repères. Remonter le temps et les petits ou grands dégâts accumulés pour mieux vivre le présent est le but de la kinésiologie.
La kinésiologie exactement
C’est dans le début des années 60 aux Etats-Unis que le Dr Goodheart crée la kinésiologie. Il découvre et développe une façon nouvelle de considérer le muscle. Selon lui, chaque grand muscle du corps est en relation avec un organe, et les organes sont en relation avec un méridien d’acupuncture bien précis. Il établit le principe de base selon lequel le tonus musculaire s’affaiblit dès que quelque chose nous perturbe. Il développe le test musculaire, qui devient la base même de la kinésiologie, et qui permet d’interroger le corps. Il détermine si l’affaiblissement d’un muscle est d’ordre structurel – mécanique- ou biochimique – nutrition, substances nocives- ou psychique. La faiblesse énergétique de ce muscle sera le porte parole de l’organe qui est en relation directe avec lui, mais aussi de tout ce qui touche à l’émotivité. Un grand principe de la kinésiologie est d’avoir une vision holistique, globale, de l’être humain, comme l’homéopathie, l’ostéopathie, l’acupuncture, c’est-à-dire de ne pas dissocier esprit et corps.
La kinésiologie arrive en Europe vers 1985. De plus en plus de kinésithérapeutes, d’ostéopathes, de médecins, de dentistes, de naturopathes, de psychothérapeutes, s’y sont intéressés et la pratiquent. Chacun donne peut-être un ton différent, en rapport avec la propre direction de sa profession.
Cheminement personnel
Hélène est devenue kinésiologue alors qu’elle avait une trentaine d’années.. Son cheminement personnel : une formation d’illustratrice, puis le monde de la communication, en tant qu’agent d’illustrateur, création de galerie, vie intense, stress intense. Elle commence un jour à se paralyser du côté droit du visage, et des ganglions ressortent très fort du même côté. « J’ai fait toute la batterie d’examens, dents, yeux, oreilles, on voyait bien ces ganglions, mais on ne pouvait pas en déterminer la cause Elle se tourne alors vers la kinésiologie, qui l’a aidée déjà, pour un problème de mémoire et de concentration. Elle comprend qu’en fait elle bloque ses élans créatifs, personnels, en étant dans un milieu d’affaires, en étant toujours sous tension. « Je m’étais vraiment mise à paralyser mes émotions. Très rapidement, les ganglions ont disparu, le symptôme a disparu, il n’est plus revenu. ».
Après un temps d’un autre cheminement permettant de lui donner un laps de réflexion, de décider de ce qui est vital pour elle, elle commence une formation de kinésiologie. Au bout de trois ans on peut se dire kinésiologue et commencer à pratiquer, même si la formation dure plusieurs années encore. Mi-temps au début, tout en continuant à travailler en communication, puis ce mi-temps se transforme petit à petit en un plein temps.
Plusieurs approches différentes sont proposées lors des formations. L’une se rapproche plus d’une certaine forme de psychologie, et s’appelle le One Brain ou kinésiologie émotionnelle. La deuxième, plus structurelle, fait entrer en relation avec les méridiens, pour les rééquilibrer, comme en acupuncture, c’est le Touch for Health, qui permet d’éliminer un stress, de se préparer à un examen. La troisième est le Brain Gym, gymnastique du cerveau, ou kinésiologie éducative, permet de travailler aussi avec les enfants. Hélène pratique surtout le One Brain. « Je vais chercher les informations dans la mémoire du corps concernant des stress pouvant avoir eu lieu, dont on se souvient ou non, et qui sont réactivés chaque fois qu’un événement semblable intervient ». Elle imagine une petite fille, celle-ci veut jouer une scénette devant ses parents, elle a mis sa robe de fée et son grand chapeau, mais papa et maman n’écoutent pas, ils sont pris par autre chose, ils tournent le dos. Dans l’esprit de la petite fille, il y a un lien entre la prise de parole en public, le côté mise en scène, et le rejet. Cela a duré une infime seconde, et pourtant il y a un amalgame entre l’émotion et une certaine situation. Puis on n’y pense plus, c’est apparemment « digéré » et on se retrouve à l’université, on doit défendre une thèse, et on ne sait pas pourquoi mais rien ne sort… Tout le travail ici de la kinésiologie va être d’identifier cet amalgame, cette fusion entre une émotion et une situation, pour pouvoir travailler sur ce souvenir-là, et pouvoir libérer cette association qui a eu lieu.
Le test musculaire : le dialogue avec le corps
Pour accéder aux souvenirs stressants, pour dialoguer avec le corps, il y a donc le test musculaire. Une conversation à trois s’engage, entre le praticien, la personne et son propre corps. Le kinésiologue interrogera cette mémoire du corps à travers les muscles. Il peut tester 14 muscles liés à différents méridiens ou organes, mais celui que l’on teste le plus souvent est le deltoïde antérieur -muscle de l’avant-bras- Il pratiquera un pré-test pour mesurer le niveau de résistance naturelle de son patient, en appuyant sur son bras tendu. Le test se fait par des gestes spécifiques, le praticien effectue une légère pression, tout à fait indolore. Dès que le muscle montre une faiblesse, il donne des indications sur l’origine du blocage. Les expressions populaires comme « les bras m’en tombent » « j’en ai les jambes coupées » sont bien la preuve que le tonus musculaire reflète l’état de fonctionnement de notre organisme, qu’il y a un lâcher musculaire lorsqu’on est en état de stress. Selon une kinésiologue, et enseignante en kinésiologie interrogée, il est important de s’assurer que le corps est harmonisé pour recevoir la séance et pour donner un test fiable, parce que, selon elle, si l’on n’est pas « ok à 100% » bien hydraté, avec une respiration claire, une disposition à recevoir cette séance, le corps est en stress.
Le test se fera en fonction du problème pour lequel la personne vient consulter. On recherchera la cause physique, tout comme les circonstances qui ont été à l’origine du début de la maladie, du mal-être. La kinésiologie n’ étant pas une psychothérapie, on retrouvera ce qui dans le passé s’est imprimé de façon à modifier certains éléments plus que pourquoi cela s’est fait ainsi. Le kinésiologue est l’intermédiaire entre une personne et son corps, mais il ne pourra pas décider, avoir une autorité sur elle, ni porter de jugement.
Il peut y avoir des blocages, dans ce langage du corps, par exemple suite à des événements d’enfance tels que abus sexuels, ou autres traumatismes importants. Lenteur d’évolution alors. Il est possible qu’une personne, dans un premier temps, au bout de plusieurs séances, n’ait pas résolu son problème parce que c’est trop, elle ressent cela comme « un danger pour sa survie ». Selon la kinésiologue interrogée, nous avons accès, dans un premier temps, à ce que la conscience est capable de gérer. Elle précise que le cerveau ne donnera pas accès d’emblée à la mémoire si c’est dangereux, puisque l’objectif de ce cerveau est d’assurer la survie et la procréation. Elle dit encore qu’il lui est arrivé, avec certaines personnes, de ressentir quel était le problème dès le début, mais bien sûr elle ne pouvait pas l’exprimer. Ce n’est pas le « rôle » du kinésiologue. La personne ira à son problème, elle-même, avec douceur, avec son temps encore plus personnel.
Qui va à la kinésiologie ?
On consulte pour des problèmes relationnels, problèmes de couple entre autre, peurs diverses, phobies, troubles de la mémoire, impressions de mal être, pour des problèmes de boulimie, de mal des transports, de douleurs diffuses, d’allergies. La kinésiologie peut faciliter l’apprentissage des langues, aider dans l’appréhension de nouvelles situations. Elle permet de trouver ses ressources personnelles, ses capacités d’auto-guérison bloquées souvent par les difficultés de la vie. Les musiciens consultent de plus en plus, cela leur permet de surmonter trac, blocages respiratoire et musculaires, stress.
Les principes de rééquilibrage énergétique dérivés de la médecine chinoise, comme le travail des méridiens, viennent le plus souvent en premier plan de l’éventail thérapeutique du praticien.
La correction, en kinésiologie, peut consister à dissocier les faits de l’émotion en changeant l’image de cette expérience par un choix, une situation consciente. On connaît maintenant les vertus de la visualisation, les sportifs de haut niveau le crient bien fort. En visualisant avec un maximum de détails et de sensations, le cerveau utilise les mêmes neurones que lorsque l’on vit vraiment une situation. On fait usage également des fleurs de Bach, des huiles essentielles, on emploie le massage, on intègre les conseils alimentaires, et l’on peut faire appel à la chromothérapie –thérapie par les couleurs-. Le kinésiologue peut « interroger » le corps pour savoir quelle est la thérapie qui convient le mieux. Là aussi celui-ci livrera ses secrets.
La kinésiologie éducative
De plus en plus d’enfants sont amenés chez le kinésiologue. Pour des problèmes scolaires, des problèmes relationnels, de la nervosité, ou parce qu’il y a énurésie, dyslexie, angoisses nocturnes, ou insomnies. Beaucoup de petits maux, surtout ceux qui reviennent de façon répétitive, trouvent une solution. Les résultats chez l’enfant sont le plus souvent d’une rapidité surprenante.
Qui a peur de la kinésiologie ?
Il y a eu méfiance ces dernières années. Dans une France cartésienne, bien sûr. La kinésiologie est plus explicable par un art du toucher que par des mots. Et actuellement, on n’aime pas beaucoup les mondes sans paroles. On a parlé de secte, comme pour beaucoup de médecines ou méthodes douces. L’amalgame est facile. La différence entre sectes et méthodes douces est que la secte annihile la personnalité, enlève le sens critique. Les méthodes douces corrigent la faiblesse, restaurent la possibilité de liberté d’un être, son pouvoir de décision. C’est le renforcement des défenses, et non la suppression des défenses.
- Tootsie
PS Faire son propre test musculaire, pour mieux comprendre cette méthode
Face à un partenaire, lever le bras droit devant vous – gauche si la personne est gauchère - à hauteur d’épaule. Votre partenaire met sa main sur votre poignet tendu et pousse votre bras vers le bas. Vous résistez pour maintenir votre bras aussi stable que possible, afin de bien situer votre force musculaire. Puis vous pensez pendant quelques secondes à une situation ou à une personne qui vous apporte tristesse ou mélancolie. Vous tendez à nouveau votre bras, vous essayez de résister à la pression, vous ne pouvez pas, votre bras part vers le bas sans que vous puissiez le contrôler, votre capacité de résistance est amenuisée par la pensée triste ou négative. Pensez alors à une chose positive, qui vous met en joie. Etendez le bras, résistez autant que possible, il résistera à la pression, même forte. Le plus surprenant est la rapidité avec laquelle les pensées et les sentiments peuvent influencer les réponses physiques.
Livres pouvant aider à bien cerner la kinésiologie :
Dr Diamond
Le corps ne ment pas
Un livre clé expliquant tout sur les tests musculaires
Dr Diamond
L’énergie de vivre
Comment se jouer du stress, réduire les émotions négatives.
Gail Dennison Paul Dennison
Brain Gym, le mouvement clé de l’apprentissage
Livre de référence pour parents, éducateurs et enseignants.
Paul Dennison Kinésiologie pour enfants
Livre de base pour retrouver le plaisir d’apprendre.
Jean-Claude Guyard
Manuel pratique de kinésiologie
La Santé par le toucher
Hélène Gerin Frédéric Laloux
J’ai tant de choses à dire
« Ouvrez les portes d’un nouveau quotidien en prêtant la parole à votre bébé. »
Freddy ¨Potschka
Ttoute la kinésiologie-POCHE
Le livre de référence au service de votre santé
Tous sont publiés aux Editions Le Souffle d’Or.
Dr. Callahan
Cinq minutes pour vaincre l’anxiété
Pour sortir du cycle anxiété /dépendance, des points à stimuler au moment où l’anxiété monte.
Tous sont aux Editions Le Souffle d’Or.